Jeudi 27 janvier 2067 Aurélien, les routes ne sont plus déneigées.
Ces cent dernières années, nos habitudes de vie ont amené la construction de grandes artères, ne tolérant plus l’enneigement des routes l’hiver. La nature doit être dominée pour permettre un fonctionnement optimum de l’économie hiver comme été. En 2067, le rythme de vie a changé, le déneigement ne se fait plus dans les villages montagneux. L’impact en est positif sur la pollution, sur le rythme de vie des gens, sur les habitudes d’activité.

Après la virée de Taner hier, j’ai envie de vous rappeler comment et  pourquoi nous ne déneigeons plus les routes dans le village.

Cette décision n’est pas venue comme ça. D’abord, dans les années 2020-2030 les personnes ont commencé à moins se déplacer quotidiennement pour aller travailler. Soit ils travaillaient à distance depuis une Agora ou de chez eux, soit ils travaillaient localement. Certains devant bouger avaient pris l’habitude d’utiliser les transports en commun ou le covoiturage. Petit à petit, il y a eu moins de circulation sur les routes. Le déneigement des routes est devenu petit à petit moins impérieux.

Et puis, en 2035, une année exceptionnelle de neige, la déneigeuse est tombée en panne. Nous avons dû nous adapter. Cette année-là, nous n’avons pas pu déneiger. Les voitures ont été garées plus bas dans un parking non enneigé. Tous les matins des navettes en motoneige, en chenillettes ont été organisées entre le village et le parking. Certains descendaient à ski. D’autres en ont même profité pour remettre au goût du jour les attelages à cheval tirant et les chiens de traîneau. Le bilan avait été très positif : économies de carburant, de temps, de sel à déposer sur les routes. Cette année-là, nous n’avons pas eu besoin de rafistoler les routes comme tous les ans. 

Le conseil municipal à finalement revendu la déneigeuse, acheté plusieurs chenillettes partagées et c’est comme ça qu’a débuté l’arrêt du déneigement dans la commune. Cela a contribué à l’émergence de garagagogo.

Autre fait exceptionnel, le village est devenu extrêmement calme l’hiver avec aucun risque d’accident pour les enfants, une blancheur immaculée des paysages. C’est aussi à partir de ce moment que les gens ont pris l’habitude de fabriquer des choses de leurs mains, l’hiver, profitant des longues soirées à domicile pour détricoter et retricoter leurs chaussettes, par exemple, fabriquer des poteries, des bijoux, des horloges, des jouets, meubles en bois, des tableaux, des sculptures… 

La raison pour laquelle je voulais vous en parler est qu’après des mesures de qualité de l’eau catastrophiques depuis des années suite à la pollution des nappes phréatiques par ces sels déversés pendant des années, nous avons retrouvé une eau douce de très bonne qualité permettant le retour de certaines espèces de poissons. 

Je vous partage cet article des années 2020. À cette époque, on ne mesurait pas en France la salinité de l’eau potable et l’impact sur les rivières.

https://www.notre-planete.info/actualites/1915-sel-deneigement-verglas-pollution

https://bourdonmedia.org/2020/01/12/la-neige-dans-saint-jean-baptiste/

Crédit photo Şahin Sezer Dinçer

Jean-Christophe LÉONARD
27 janvier, 2022
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