Ah, Iolé, est-ce que c’est ici la place pour parler de tout ça ? Tu sais que ça me gêne de parler de moi, alors publiquement, comme ça… Bon, ma fille a tellement insisté alors l’Agora, je vous salue tous et je mets quelques mots ici sur ma vie…
Iolé me demande de lui expliquer comment je fais pour être autant en paix avec mon histoire. Avec l’injustice qui m’a volé ma mère. Elle me demande comment je fais le lien, en moi, entre la Guinée que je ne connais pas beaucoup et la Corse, et ici, ce village. Moi j’ai envie de dire que je me sens lié à ceux qui m’entourent, surtout, peu importe où. C’est vrai, c’était étonnant d’arriver ici, de quitter la Corse pour arriver dans ce village, à 800 mètres d’altitude. Le froid, le climat, la neige… mais bon pas désagréable de fuir les canicules accablantes estivales. Et l’amour de Carole, ta maman, Iolé, m’a guidé, la découverte de sa famille, le retour de Mino avec de nombreux amis échoués en Corse. On a beaucoup fêté. J’ai vite trouvé ma place, ici, au village, auprès des personnes âgées, et dans tout ce qui est événement culturel et festif, c’est ce que j’aime, tu le sais, créer des marionnettes, inventer des spectacles, tenir le bar associatif « l’abreuvoir », aider les p’tites mamés et papés à faire leurs courses. Être là. Être avec.
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