Jeudi 18 novembre 2066 : L’intelligence collective et les prises de décision.

Iolé ne connaît pas l’histoire de L’Agora du Louvre. Elle m’a suggéré de mettre quelques mots dans l’almanagora. 

Mon grand-père m'a dit qu'en 7 ans de vie à Paris, il avait été quatre ou cinq fois au musée du Louvre. Je n'en revenais pas. Mon frère, Romain, y va au moins une fois par semaine. C'est la plus grande agora de France. Enfin, c'est la plus grande collection d'agoras en France. On y trouve des chercheurs, des penseurs, des artistes, des ingénieurs, des ingénieux, des sportifs, des visiteurs. Il y a une myriade d'activités. 
Romain y facilite également des ateliers d'intelligence collective. À l'Agora du Louvre, il y a des salles d'intelligence collective reliant entre eux tous les Français voulant traiter d'un sujet.

Odoo • Texte et Image

Romain travaille avec des logiciels d'intelligence collective qui permettent de faire émerger des idées originales provenant d'experts et de citoyens. Les algorithmes d'intelligence artificielle ne sont plus utilisés pour assister le traitement de l'information. L'important n'est pas l'urgence et la vitesse de traitement, mais la qualité des décisions et son application une fois décidée. En 2030, il y a eu un scandale. Des chercheurs avaient montré que les algorithmes d'intelligence artificielle ajoutaient des biais dans le traitement de l'information qui avait conduit à la mort de centaines de personnes. Le scandale avait révolté beaucoup de gens. Maintenant, l'implication des gens est incroyable. Cela fait partie de leur activité civique. Des personnes contribuent de façon collective à traiter les besoins des territoires et des agoras. Des arbres ou des matrices de décision se créent pour faciliter la prise de décision. Les comités mixtes d'agoranautes tirés au sort et d’experts ont alors les éléments pour explorer les options et prendre des décisions éclairées.

Ces processus qui avaient d'abord commencé dans les agoras sont maintenant généralisés, maîtrisés par la population. De nombreuses lois européennes ont émergé de ces réunions. Des amendements toujours très pertinents apparaissent durant les débats.

Nous sommes passés à une démocratie contributive, citoyenne. Dans toute décision des citoyens sont impliqués et contribuent à l'émergence des solutions. De nouveaux métiers juridiques sont apparus faisant le lien entre les décisions et la loi. Avant vote par les citoyens et les experts. Si la loi n'est pas compréhensible par les citoyens, elle doit être revue ou les précédents textes doivent eux-mêmes être revus. Dans la nouvelle constitution, il est mentionné que tout citoyen doit pouvoir comprendre la loi. Il n’y a plus de délai entre les lois votées et les décrets d’application. Les textes émergent des outils d’intelligence collective. Mon grand-père m’a dit que dans les années vingt, certaines lois étaient votées la nuit par une assemblée dans laquelle, même pas, la moitié des députés étaient présents. Ensuite, il pouvait se passer des mois avant que la loi ne soit applicable. Ça serait inconcevable de nos jours. On ferait la révolution. Et je me demande bien comment 577 députés pouvaient gérer toutes les lois. 

C’est amusant. On prend le temps de vivre et pourtant on semble aller plus vite qu’avant…

Crédit photo Connor Houtman

Jean-Christophe LÉONARD
18 novembre, 2021
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