Bonjour l’agora,
Youpi, Jules reste avec nous pour sa 6e année. Je ressens le besoin de partager avec vous notre échange avec Aurélien et Alice, ses parents. Ils m’ont autorisé.
Comme à chaque anniversaire d’un étudiant de l’agora, aujourd’hui, nous avons échangé avec Aurélien, Alice et Jules pour faire un bilan sur ses derniers mois. Toute l’équipe est unanime pour dire que Jules est vif et a une très bonne compréhension des différents ateliers d’apprentissage organisés à l’agora. Il est volontaire, cherche à apprendre de nouvelles choses et aime bien collaborer avec ses camarades. Jules a même du talent pour les calculs et pour l’expression orale. Il fait souvent rigoler toute l’agora avec sa répartie face aux grands. Il a le don de poser des questions qui laissent pantois ses interlocuteurs même adultes.
J’attendais avec un peu d’anxiété la réunion. Moi et d’autres accointeurs avons noté que Jules rencontre des difficultés de coordination. Il pourrait avoir des difficultés dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Cela ne nous inquiète pas. Il vient d’avoir 6 ans. Il prendra peut-être un peu plus de temps que les autres pour apprendre à lire et à écrire. Seulement, après en avoir évoqué ce sujet avec Aurélien, le père de Jules, l’autre jour, il y a eu le « feu » car son père, le grand-père de Jules, lui a dit qu’il se doutait que son petit-fils était dyslexique et qu’il fallait qu’il aille dans une école spécialisée pour apprendre à lire et à écrire. « Sinon il prendra du retard». Aurélien était décontenancé par ces échanges. Ces écoles peuvent avoir un intérêt pour les enfants qui réclament un cadre précis pour se développer et pour apprendre. Certains parents (et surtout grands-parents!) sont également très attachés à ce mode d’apprentissage.
Il existe encore des écoles avec des niveaux de classe car certains parents sont attachés à l’éducation traditionnelle. Nous, les accointeurs ont est toujours surpris par cette notion de retard. Nous pensons que chaque enfant est différent et qu’il suit son chemin. L’important est qu’il s’épanouisse et qu’il ait une vie sociale. Nous ne comprenons pas ce besoin de déclarer des enfants dyslexiques.
Bref, Aurélien et Alice ont évoqué le fait de le mettre dans une école privée par niveau de classe avec suivi pour qu'il apprenne à lire. Ils ont peur que ça le handicape. Même si cela ne pose pas de problème d’un point de vue financier avec le revenu universel d’apprentissage, les écoles privées sont accessibles à tout le monde. De notre côté, nous pensons que cela pourrait bloquer Jules qui, pour le moment, n’a pas de soucis dans son développement. Il pourrait, même, être placé en situation d'échec. Nous avons rappelé à Aurélien et Alice qu’une orthophoniste exerce à l’agora toutes les semaines. Elle pourra l’accompagner. Il a un très bon contact avec elle.
Nous avons interrogé Jules pour avoir son avis.
Jules : « Moi je me sens bien à l’agora. J’apprends plein de choses. Mais pourquoi j'ai besoin d'aller dans une autre école? J'en ai pas envie. Je préfère m’amuser avec les copains et apprendre plein de choses à l'agora.»
Finalement, ça les a rassurés. Jules reste.
Crédit photo Image by P_Scholl
Lien vers la réflexion en cours sur l’évolution possible de l’école: