J’ai essayé de garder ça pour moi, mais en fait je me rends compte que je suis assez agacée et que cela détériore mes relations avec le reste des personnes de l’Agora. Notamment Stéphane.
Je n’ai pas pour habitude de regarder qui fait quoi dans la vie, ni de ressentir de la jalousie. Mais là, je ne tiens plus ! J’aime beaucoup faire à manger, donner de moi pour les autres, pour les communs, mais quand je vois quelqu’un qui en profite et qui ne lève pas le petit doigt ça m’écœure ! Ne serait-ce qu’un merci, ça peut arrondir un peu les angles… Je m’explique, franchement Stéphane, ce week-end, quand tu m’as dit que tu venais à la librairie pour le petit salon du livre jeunesse que j’organise au mois de mars chaque année, j’étais contente. Je me suis dit chouette, on va pouvoir s’amuser, échanger sur les nouveautés, partager avec des auteurs. Tous ceux qui sont venus ont mis la main à la pâte, de manière fluide et spontanée comme d’habitude, placer les tables, servir les boissons, aider à la popote, gérer les stylos, feutres, feuilles, accueil les artistes, mettre la musique, passer un coup de balai, vider un cendrier, une poubelle, présenter les livres. Ces petits gestes qu’on ne voit pas, qu’on fait inconsciemment et collectivement habituellement, je ne les relève pas, ça coule de source. Mais tu n’as RIEN fait ! Enfin si, tu as beaucoup parlé, rigolé, mangé, bu. On a beaucoup entendu ton avis sur tes dernières lectures. Tu laissais tout en plan, tu me coupais la parole, tu me tendais tes couverts sales, aucun merci pour tous ceux qui ont participé, quand on te tendait un plateau, un livre, un compliment. Des critiques acerbes et cyniques, non constructives, devant les auteurs, un comportement assez individualiste. J’avais l’impression d’être la bonne poire. Cela va jusqu'à ton vélo que tu n’as pas détaché des autres pendant tout le week-end parce que ça te dérangeait de faire le code de ton cadenas toutes les 10 minutes. C’est odieux. Je n’arrive pas à faire redescendre ma colère et je me rends compte que quand tu m’interpelles, depuis, j’ai envie de t’éviter. Je me suis demandé sérieusement si tu allais bien en ce moment, pour comprendre ton comportement. Si je dépose tout cela ici publiquement, ce n’est pas pour te mettre en difficulté, mais pour comprendre si c’est moi qui suis parano ou si un vrai problème se pose. Je n’arrive pas à communiquer de vive voix avec toi, j’ai essayé plusieurs fois de te parler sur le coup, mais à chaque fois tu me renvoyais un : « il faut que tu te détendes un peu, lâche prise ». En fait j’arrive très bien à me détendre quand tu ne pollues pas mon espace. Merci de faire attention aux autres, car les passagers clandestins pourrissent les agoras, je trouve, et en tout cas ne me donne pas envie de donner autant quand la personne qui reçoit consomme individuellement… La prochaine fois, penses-y. Moi j’adore organiser ce type de moment, j’y mets du cœur et de l’énergie alors j’aimerais que les mauvais esprits restent au vestiaire.
Voilà, c’est dit.
Tu n’es pas obligé de répondre, je n’en reparlerai plus, mais cela m’a fait du bien de dire cela.
Et dans ma grogne, j’ai oublié de remercier tous les auteurs et amis de la lecture qui sont venus ce weekend, c’était chouette. La criée publique était un joli moment de poésie, une belle idée à reproduire de temps en temps. Portez-vous bien.