Jeudi 3 février, Marianne, la chasse au féminin.
Le sujet de la chasse est souvent polémique, un peu tabou. L’image du chasseur est bien souvent négative. Ce chapitre invité à réfléchir sur la place de la chasse, sur le respect de l’animal, sur le fait d’apporter une touche féminine dans la chasse.

’étais en train d’ouvrir l’almanagora, et j’ai entendu un coup de feu. La chasse. Ça me fait toujours sursauter. Pourtant, j’ai fait du chemin sur le sujet, depuis ma haine naïve de jeunesse envers cette gent masculine que je ne connaissais pas. Et puis on m’a expliqué, la régulation des espèces. Dans les années 40. Il y avait beaucoup moins de chasseurs. Il y a eu énormément de sangliers qui détruisaient les cultures. La chasse est redevenue plus courante mais uniquement pour des espèces à réguler. Les oiseaux migrateurs et les animaux d'élevage ne pouvaient être chassés. Alors j’ai fait un peu de rangement, dans ma tête, rapprochant cette pratique de nos origines, de « chasseur cueilleur ». Cela a donné une dimension un peu plus humaine au fusil… Même si le fusil, je trouve cela barbare. Et puis Alain, mon voisin, un chasseur respectueux de la nature, m’a expliqué. Qu’un arc peut faire souffrir un animal pendant des heures et lui donner une agonie, certes plus poétique, mais beaucoup plus cruelle ! Et puis j’ai goûté son pâté de sanglier et là, je n’ai plus rien eu à dire ni à penser… Quel régal. Peut-être que quand la chasse s’est féminisée, cela m’a donné à voir différemment cette pratique, aussi. C’est étonnant, comme je faisais une distinction entre les pêcheurs et les chasseurs. Alors que finalement, c’est le même rapport à la nature, se nourrir avec la faune et la flore sauvage… Quand Alain nous a emmenées, la première fois, mes copines et moi, on n’a pas pu appuyer sur la gâchette. On a pleuré quand il a tué un chevreuil devant nous. Puis nous l’avons aidé à le préparer, une fois que la viande avait reposé. Et je me suis rendu compte du long travail que cela représentait. L’animal était respecté, et sa chair célébrée longtemps. Alors nous avons eu envie d’en apprendre davantage. Une de mes copines était en train de devenir végétarienne, j’ai compris. Moi non, et je me suis dit que ça avait du sens, aussi, d’assumer sa démarche jusqu’au bout. Quitte à manger de la viande, autant aller la chercher et la préparer soi-même, avec respect, patience, et gourmandise !!! C’est comme ça que je suis partie chasser régulièrement avec Alain et Marcel, mon défunt compagnon. 

Image by klimkin

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