Ce 30 mai 2067, ma mère aurait eu 115 ans. Le temps passe vite. Elle m'a appris à faire confiance en l'Homme, à avoir foi en la vie, à croire en mes rêves et à les suivre. Elle accompagnait des enfants ou des adultes en difficulté. Je pense qu'elle était humaniste.
Ce matin, je suis assis au bord de la mare au bout du jardin. Une image trottine dans ma tête, celle d'un enfant accroupi au pied d'une mare qui regarde les têtards, les crapauds, les moustiques, les oiseaux, les nénuphars, les joncs. Que sais-je? Il est absorbé par la contemplation du vivant. Tout ceci formant un tout cohérent. Mettez trop de plantes, la mare se tarira. Mettez trop de carpes, les têtards disparaîtront. Créer un mare artificielle, l'équilibre de l'écosystème sera très difficile à trouver. Petit à petit les plantes, les têtards, les insectes apparaîtront. Chaque être humain est un peu comme cette mare avec un équilibre fragile. Il est nécessaire d'écouter, d'observer, d'ajuster, de sentir, de respirer pour pouvoir ajuster et s'épanouir.
En cheminant dans la vie, j'ai toujours réussi à voir, dans les adultes, le bon ou les blessures amputant ce capital d’amour spontané et naturel que chacun a à la naissance. Je crois au mouvement naturel du vivant pour dépasser ses blessures.
Le vivant a ce côté fascinant qu'il a un mouvement de développement naturel. Il nous invite à suivre le courant de la vie. J’ai envie de transmettre à mes enfants cet amour du vivant, voie de salut pour les générations à venir.
Oscar Wilde nous apprend que « Seul l'amour peut garder quelqu'un vivant.», alors pourquoi ne pas tenter l'amour du vivant.
Jean-Christophe Léonard
Crédit photo Pezibear