J’ai trouvé le carnet près du four à pain, ce matin, je me demande si Iolé n’a pas fait exprès de le poser là, pour que quelqu’un s’en saisisse. Au début je me suis dit, ah non, je n’ai rien à raconter, et j’ai déjà parlé du 1er du mois et du RAC, alors… suivant ! Mais finalement je me suis dit, tiens, c’est justement parce que j’ai l’humeur un peu vide que cela va être intéressant d’écrire. Objectivement tout va bien, j’ai eu des nouvelles de Mathias, il semble s’adapter à sa nouvelle vie, et assouvir sa curiosité d’expériences nouvelles. Zoé est à fond dans ses recherches sur les ondes, elle expérimente pas mal, c’est joli à voir et à entendre. Avec Aurélien, on se croise en ce moment, mais l’ambiance est douce à la maison. Les enfants vont bien, l’Agora bouillonne de nouveaux projets, un élan semble me porter vers l’avenir, pourtant je n’arrive pas trop à vibrer aujourd’hui. Alors j’ai décidé de m’installer dans le petit grenier, tout en haut, sous un plaid, avec une tisane de thym bien chaude, et j’ai regardé par la lucarne au loin, la brume, et le paysage arboré dans la lumière de l’hiver. J’ai pris un livre, et j’ai voyagé loin de moi, pendant une heure ou deux. Puis je suis revenue à moi, et j’ai repensé au four. J’ai repensé au pain. Et je me suis dit que j’allais m’inscrire la semaine prochaine pour faire le pain et livrer les fournées. Cela me manque et me fera du bien, de mettre la main à la pâte, comme on dit… Cela me permettra d’échanger avec Jean et Adeline ou les autres du fournil. Je me sens un peu flottante, je ressens le besoin de changement, en ce moment.
Crédit photo yaroslav-shuraev