Le p’tit gars s’est bien remis de sa brûlure. Tant mieux. Ça n’arrête pas en ce moment, je disconte chaque jours, le téléphone sonne, là un cancer, là un zona, là une brûlure. Quand j’ai le temps, j’aime soulager les gens dans leurs maux, dans leurs inflammations. Calmer le feu. Là, j’étais un peu pris avec mon p’tit voyage chez ma sœur, cette semaine. Mais j’essaie de prendre ce temps le matin, quand j’ai la pêche. Bon, Iolé veut que je lui explique ce que je fais, mais en fait je n’ai pas grand chose à dire, à part que cela marche, c’est juste un constat. Maintenant comment et pour quoi ? Va savoir ! C’est une dame qui m’a appris, une amie à ma grand-mère, quand j’avais 17 ans. Elle a vu que je faisais mon p’tit curieux, quand elle discontait. Elle m’a dit que j’avais le truc. Comme un don inné. Elle a senti cela en me prenant les mains. Alors elle m’a appris. C’est une petite prière courte, païenne, ou catho, qu’en sais-je ? Il y a quand même une histoire de croix, quand on récite notre incantation, on fait une petite croix en effleurant à peine la peau, en soufflant. Je sens le mal qui part, et moi je me sens KO. Voilà. Le feu s’en va. Ça soulage. Je n’explique pas. À distance, aussi, je fais un petit dessin du corps de la personne et je me concentre sur la zone douloureuse, ça aide ma concentration. C’est tout. Que dire de plus ? Ah si, peut-être que j’achète les verrues, c’est symbolique, hein, je donne un sou en échange de la verrue, en monnaie locale, bien sûr ! Et je repars avec la verrue, symboliquement. Après, elle disparaît. Cela marche très bien avec les enfants. J’ai mis du temps à apprendre à évacuer le mal, car la petite dame ne m’avait pas dit. En discutant avec d’autres magnétiseurs, et avec mes gamins, on m’a conseillé de choisir un beau chêne seul au milieu d’un champ, et de l’enlacer. Le gros sel, aussi, sur la peau, cela me lave, m’apaise, manège. Je fais tout ça maintenant, et je suis moins fatigué. Je le sens. Moins bipolaire, aussi…
Photo de Ravi Kant