Salut l’agora. Voilà, c’est moi, Gaëlle, alias « l’Ag ». Pour ceux et celles qui ne me remettent pas, c’est normal, je suis souvent cachée au grenier du « Palais des Arts ». Dans l’atelier qui est devenu ma maison. D’ailleurs je vous écris de là-haut, perchée comme un petit oiseau. Actuellement j’étudie l’œuvre d’une artiste devenue célèbre dans les années 2040, en Bretagne. Une Rennaise qui travaillait sur la fragilité, la beauté, la finesse de la nature, sa résilience et sa finitude. Et sur la poésie de l’infinie ! Et l’absurdité du travail tel qu’il était pratiqué à son époque. Par exemple, pendant trois ans, elle a trié des grains de sable. Une table, une lampe, une loupe, des soucoupes de verre. Une grande sobriété dans son installation. Un travail minutieux et interminable. Pour questionner les autres sur le pourquoi et le « à quoi bon ? » de l’aliénation de l’humanité. Imprégnée par son époque, elle a également travaillé le plâtre, pour créer mille et une silhouettes à partir de moulages de bouteilles en plastique. Terrible et magnifique vestige d’un temps passé. J’aime son travail à la fois comme témoin d’une époque de grande désolation mais aussi son espièglerie que je voyais comme porteuse d’espoir. L’art et la poésie sont de beaux moyens de transport pour les idées. Heureux sont les fêlés car ils laissent passer la lumière !