Ce matin, Montmartre grouille comme une fourmilière. Je me suis assise sur un banc sous les arbres et j'ai pris le temps de regarder le ballet des gens. Une grand-mère et son petit-fils arrosent les plantes. un petit groupe de gens enjoués ramassent des salades et des tomates. Ça respire l'abondance. Deux jeunes portent des cagots plus hauts qu'eux. On dirait qu'ils sont en compétition. Ils semblent bien rigoler. Deux personnes se disputent. Sans les entendre, je comprends qu'ils ne s'écoutent pas. Une troisième essaie de les calmer. Des enfants jouent à la marelle. Une jeune fille lit un livre. Elle a l'air perdue dans son histoire. Elle semble seule au monde. Une dernière, sans âge, fait des mouvements. On dirait du chi gong ou du yoga. D'ici je ressens de la paix. Une personne ne fait rien ou fait comme moi, elle regarde. Chacun semble faire ce qu'il a à faire comme s'il savait ce qu'il a à faire dans un mouvement plus global. Il y a comme un équilibre. Finalement, il y a moins de véhicules que chez nous. De temps en temps, on peut voir des vélos cargos qui descendent légumes et fruits au pied de Montmartre. Les Terrasses sont animées. Il y a une atmosphère de fête, une euphorie ambiante. C'est chouette Paris.
Eliotte
Mardi 21 juin 2067. Eliotte, Montmartre comme une fourmilière
Où prenez-vous le temps de respirer dans une grande ville ? Un parc, une impasse, un café, un musée, chez vous. En 2067, avec la revégétalisation des villes, il est possible de trouver des espaces pour se poser un peu partout dans les villes.Et si sur cette photo le long des murs, il y avait des pieds de tomates, une allée d'herbe, des arbres fruitiers et des bancs sous ces arbres. Montmartre n'aurait-il pas une autre couleur?