Mardi 28 décembre 2066  Iolé, bilan annuel de la commission citoyenne pour le climat. La soirée annuelle du vivant et de la biodiversité
Dans ce chapitre, je me fais plaisir et en même temps, je pense être réaliste. Et si la convention citoyenne pour le climat devenait une commission citoyenne permanente pour le climat. Et si cette commission d'experts et de citoyens tirés au sort prenait des décisions directement applicables. Connaissez-vous la convention citoyenne pour le climat ? Connaissez-vous les mesures qui n'ont pas été acceptées par le président et les députés ? Suivez-nous leurs préconisations ?Pensez-vous que la convention citoyenne pour le climat devrait devenir une commission permanente comme en 2067?

Bonsoir l’agora,

Me voilà assise, dans la mezzanine du grand Dôme, face aux montagnes. La neige tombe. Je bois une bonne infusion. Les gens viennent de partir. J’ai envie de vous partager cette journée forte en émotions pour moi.

Aujourd’hui, comme le veut la tradition pour la griotte de l'agora, j'ai animé la soirée de présentation du rapport annuel de la commission citoyenne européenne pour le climat. Heureusement que j'ai eu le soutien des agoranautes participants aux séquences d'intelligence collective de la commission pour animer les ateliers.

Voilà quarante ans que nous organisons, chaque année à l'agora, cette soirée spéciale climat et protection de la biodiversité. Nous avons fait le choix de fêter le vivant plutôt que les morts.

Depuis 10 ans, la situation semble stabilisée. Dans notre région, les phases d'étiage sur les cours d'eau ne progressent plus même si certains cours d'eau ont totalement disparu, la situation semble stabilisée. On peut le voir concrètement. L'ensemble de la population européenne est sécurisée en eau. Aurélien peut vous en parler mieux que moi.

Pour ceux qui remettent en cause l’intérêt de cette journée, je vous invite à aller consulter les premiers Almanagoras de l'agora. Durant les 25 premières éditions, chaque année avait son lot de mauvaises nouvelles, fonte de la calotte glaciaire en Antarctique, morts aux frontières de l’Europe, inondations dévastatrices, feux de forêts gigantesques, disparition d'espèces, famines, migration de populations, disparition de villes, apparition de vieux virus en Sibérie. À ce jour, nous ne savons pas encore si l'archipel des îles Tuvalu pourra être sauvé. Ce serait une première : la disparition d'un pays.

Les changements politiques initiés en France ont amené une responsabilisation des citoyens et une distribution du pouvoir entraînant, entre 2027 et 2050, des centaines de milliers d'initiatives locales citoyennes et communales dans l'habitat, l’industrie, la santé, les transports et dans l'agriculture. En France, et un peu partout sur la planète, des mouvements spontanés se sont répandus comme une trainée de poudre. Ils ont été tellement bénéfiques et spectaculaires que le mouvement s'est répandu sur la planète comme une traînée de poudre. De nombreux pays se sont libérés pour prendre soin du vivant, vivre plus localement et réduire naturellement leur production de gaz à effet de serre. Il faut reconnaître que la pénurie croissante des matières premières a bien aidé à modifier le fonctionnement de la société. 

Et dire que ce soir, la commission pour le climat constituée d'experts et de simples citoyens tirés au sort a annoncé des décisions qui impacteront toute l'Europe et même le monde. Je n'ai retenu que celles dont on a parlé à l’agora parmi les 250 mesures annoncées. Je vous invite à aller consulter l’arbre de connaissance et les décisions de la commission. Tout est transparent. On peut retrouver les échanges de clarification sur les mesures proposées. Les amendements sont quelquefois très importants. Les textes légaux produits par les juristes de la commission sont également consultables. Leur adoption a été publiée au fil de l’eau du travail de la commission. 

Romain, le frère d’Aurélien, qui est venu voir son grand-père Côme, nous a fait l’honneur de présenter la synthèse globale. Il est très impliqué à l’agora du Louvre dans la commission. J’ai retenu la réduction confirmée pour la vingtième année consécutive de la production de gaz à effet de serre. Cette année, nous revenons aux chiffres du siècle dernier. 

Des jeunes de l’agora, nous ont présenté le succès des oasis dans le Sahel et le lancement du troisième plan mondial de reforestation dans les pays d'Afrique subsaharienne. Un jour, il faudra qu’ils consacrent  un chapitre spécifiquement sur le sujet.

Un des chercheurs de l’agora nous a présenté la mesure capitale de cette année. L'ONU et l'OMC ont enfin libéré officiellement tout brevetage possible autour du vivant. Les États-nis, portés par les lobbies de la chimie, de la santé et de l’agriculture, étaient le dernier pays qui résistait encore à cette levée. Ça n'avait plus de sens. La pression de la rue a fini par gagner. En France, le changement de constitution a été le début de tout. Les financements de recherche n’allant que vers des sociétés coopératives d’intérêt collectif qui ne brevetaient leurs découvertes que pour les pays n’ayant pas libéré leurs brevets autour du vivant.

Balthazar avec sa gouaille nous a annoncé la fin de la dernière usine de production de voitures en série. Ce n’est pas une annonce majeure mais c’est assez symbolique. Ça fait un peu bizarre de penser qu’il n’existe plus de voitures de série en France. L’arrière-grand-père d’Aurélien les collectionnait. 

Des décisions comme l'abandon du nucléaire ne sont pas passées pour la 40eme année consécutive. Les centrales continuent de fermer régulièrement. Des filières de stockage d'énergie, de construction d'éoliennes ont été créées. Il n’y a plus de dogmatisme sur le sujet mais la volonté de prendre soin des hommes et de la terre.

À l’année prochaine les agoranautes et bon travail à ceux qui vont participer aux ateliers d’intelligence collective.

Jean-Christophe LÉONARD
28 décembre, 2021
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