Samedi 26 février, Iolé mal de crâne…
Connaissez-vous la vie dans les villages, le bar du coin, le tiers lieu, l’auberge avec son baby foot, son billard, ses jeux de plateau, ses scènes ouvertes? Beaucoup de gens imaginent qu’il n’y a pas de vie dans les villages. Ce n’est pas le cas dans de nombreux villages. En 2067, il y a tellement de monde dans les campagnes que les villages sont très animés.

Aïe aïe le mal de crâne… Je suis allée à l’école, hier. On m’avait dit que Gaëlle y était en résidence. J’avais tellement envie de la voir ! Nous sommes amies depuis notre première année d’école. Quand je suis entrée au « Palais des Arts », une magnifique grange rénovée qui communique avec l’école d’un côté et la place de l’agora de l’autre, je l’ai vue en plein travail. Elle était en train d’extraire un de ses moulages en plâtre d’une bouteille en plastique, vestige des années 2030. Il en résultait une petite silhouette presque humaine, légèrement tordue à la base. Elle m’a souri. Je lui ai fait signe de poursuivre. Nous n’avons jamais ressenti le besoin de parler abondamment, avec Gaëlle. Moi avec ma surdité, elle et son calme silencieux, on s’accorde. Elle a délicatement saisi son moulage, et l’a déposé tout en douceur parmi les autres figurines. Un peu triste, je l’ai senti, d’avoir éventré cette bouteille en plastique, modèle qu’elle peine de plus en plus à récupérer chez les anciens et dans les vieux centres de recyclage du plastique. Puis nous avons grimpé au grenier, et partagé un thé en regardant, à nos pieds, la place de l’agora saupoudrée de neige. Gaëlle m’a annoncé qu’elle était ravie, car son œuvre avait été acceptée au musée du plastique, à Paris. Mais alors, qu’est-ce qu’on fait à boire de l’eau chaude, planquées là-haut ? Allons fêter cela au bistrot ! lui ai-je dit. Elle a rigolé et une minute plus tard, nous étions à « L’abreuvoir ». Le Musée du plastique ! Je suis trop fière d’elle. Et tous les agoranautes qui étaient au bar, eux aussi, ont félicité Gaëlle. Ça a fini très tard dans la nuit, avec des danses et des chants et beaucoup de bière. On a beaucoup ri. Havin avait mis du son avec des basses impressionnantes, et j’ai ressenti la musique par le corps, à défaut des oreilles. Ça fait écho  à ce que m’a fait la sonothérapeute dans son soin l’autre jour. L’impact de la vibration de ses bols sur la libération des tensions dans le corps est incroyable. L’autre jour, j’en ai pleuré. Elle avait touché mon coeur. Il faudrait que je parle de ce phénomène à la petite d’Alice, qui se passionne pour le son.  J’ai dansé comme jamais. On a finalement dormi comme des princesses dans notre « Palais des Arts ». J’avais oublié l’Almanagora au bar, je ne suis pas déçue ! Tiens voilà, Alice qui est venue boire un café, elle aussi. Lunettes de soleil sur les yeux… Ça pique ! Je vais lui passer l’Almanagora, je crois qu’Aurélien avait envie de l’avoir quelques jours.

Crédit photo de lilartsy 

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